Les styles passent, le jazz reste
En 2008, ce jour est le point de départ d'un projet photo que je monte "A l'ombre de Lugdunum" avec pour projet de mettre en valeur des gens et des lieux atypiques de cette ville, Lyon. Le projet est lancé avec le CE du CNRS (CAES) et le photoclub local "Les déclencheurs souples". Nous signons en 2009 une exposition et le 1er avril 2010 une soirée audiovisuelle que l'on partage avec le public, venu en nombre, dans le plus vieux cinéma de Lyon, le cinéma Bellecombe.
Si l'exposition semble peu compliquée, le montage exige largement plus d'investissements. Monsieur André n'est malheureusement plus de ce monde et les lieux ont été totalement reconvertis. Seule la mémoire des danseurs subsistent. Et c'est auprès d'eux que nous nous sommes tournés pour mieux connaitre ce lieu et ce personnage. Telle une enquête policière, j'ai repris des contacts, envoyé des méls pour décrocher des interviews qui ont proposer d'autres contacts et ainsi de suite. D'interviews en interviews, nous avons pu reconstituer une partie de la passion de Monsieur André. L'homme était bien mystérieux et peu loquace. Peu de gens ont vraiment eut une relation privilégiée. De ce fait, peu d'images et visuels nous ont été fournis. Cela rendait plus difficile la réalisation du montage et notamment l'illustration bien que le scénario et la narration étaient déjà enregistrée avec les comédiens Alain Geloën et Myriam Martel.
Du fait du manque d'image, je commença le montage par le générique de fin. N'ayant pas de téléphone portable, j'ai investi dans un i-phone factice. L'idée de présenter un appareil moderne me plaisait et renforçait pour moi le temps qui passe et la diversité des supports musicaux que Monsieur André aurait pu connaitre. Cela me permettait également de présenter la sensationnelle séquence des "Nicholas Brothers". Je photographia tous les objets que l'on m'a gentiment prêtés ainsi que les images mais cela ne suffisait toujours pas. Peu de visuels et pourtant, il fallait en trouver. Je me suis mis à ausculter toutes les images et films du BC-Blues que je possédais... a rechercher la décoration, les logos, les devises, les cadres.... pour découvrir tout ce que je pouvais exploiter. Les petits détails ne permettaient pas de pouvoir les exploiter en bonne qualité. Pour l'occasion, je deviens infographiste. Je me mis à redessiner les cadres et recréer la décoration originelle du BC-Blues. Un petit tour par les archives municipales de Lyon me permit d'avoir les tampons, la signature et de nombreux écrits de Monsieur André. Rien de tel pour recréer la première citation recréée de "sa" main.
Aujourd'hui, je suis très heureux si je peux participer à faire connaitre Monsieur André, notamment dans une autre sphère des anciens danseurs lyonnais. Cependant, ce montage est le fruit d'un fort investissement, d'une réelle enquête et de nombreuses rencontres... Ainsi, je ne remercierai jamais assez Patrick BENSOUSSAN, Cathy STAZIO, Jean-Pierre ALESSI, Franck BALBIN et Joëlle LAGRANGE et encore pleins d'autres. Donc mille mercis à vous qui m'avez aidé et qui avez su partager une partie de votre intimité. Mille mercis.
Je suis toujours à la recherche d'informations sur Monsieur André. Aussi, si vous l'avez connu et que voulez m'aider dans ma quête. Ecrivez-nous. D'avance merci
------------------------------------------ Texte et photographies © Vincent Martin (photomavi.com)
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