L'ambrotypie

 Le procédé historique dédié au portrait photographique - Stage, Démonstration, Conférence, Workshop - Performance

 

 

 

En ce début de millénaire, la photographie artisanale (dite alternative) connait un regain important aussi bien pour le tirage que pour la prise de vue. Ici, les procédés au collodion tel l'ambrotypie sont rois avec des images toujours singulières. Pour cela, j'organise sur demande et avec mon et votre matériel stage, démonstration, conférence et performance. L'apprentissage et la redécouverte de ces gestes historiques de plus de 150 ans peuvent aussi faire l'objet d'un projet pédagogique/démonstratif. Mais qu'est-ce que l'ambrotypie ?

 

Prise de vue à la chambre lors d'une animation

 

Portrait au collodion entre fixage et rincage

 Plaque ambrotype

 

 

 


 

 

Des inventeurs

L'ambrotype est un procédé photographique qui fait suite à l'invention d'une série de procédés utilisant du collodion. C'est le français Gustave Le Gray et le sculpteur anglais Scott Archer (1813-1857) qui publia en 1851 le remplacement de l'albumine employée par Abel Niepce de Saint-Victor par du collodion. Tout comme l'albumine, ce composé a la propriété d'avoir une viscosité permettant à la fois d'adhérer sur du verre et d'offrir la mobilité des substances dans l'émulsion. Ainsi, naquit le premier procédé photographique suffisamment rapide (15x plus que la daguerréotypie) pour saisir en quelques secondes l'humain. C'est le début de la grande histoire du portrait photographique. Si ce procédé présente des avantages certains, il nécessite de réaliser toutes les étapes en un minimum de temps et tant que l'émulsion reste humide. Un peu plus tard en 1852/53, Adolphe-Alexandre Martin remarque que sous certaines conditions de développement et qu'en plaçant l'émulsion sur un support foncé, on obtient une image qui apparaît en positif. De par les supports métalliques employées, ces plaques appelées ferrotypes ont permis d'offrir aux gens modestes quantité de portraits. Ces plaques furent grandement exploitées par les photographes ambulants. James Ambrose Cutting breveta en 1854 un moyen de laquer les plaques pour garantir la même vision positive. Souvent enchâssées dans des cadres luxueux, ces photographies dénommées ambrotypes font référence non à son inventeur mais au grec Ambrotos signifiant immortel.

 

 

Le procédé

Les sels d'argent étaient depuis très longtemps connus pour leur photosensibilité mais leurs usages posaient problème car ils sont insolubles. Ainsi, l'histoire de la photographie a débuté lorsque nous avons eu l'idée de les synthétiser directement sur le support photographique. Ici, des sels de potassium mélangés au collodion et imprégnant une solution de nitrate d'argent, forment du chlorure et de l'iodure d'argent sensibles aux ultra-violets. Durant l'insolation, une infime partie de ces minéraux est réduite en argent pour constituer l'image latente. Cette réaction est grandement intensifiée avec le sulfate de fer jusqu'à révéler l'image. Ne reste alors plus qu'à éliminer par un fixateur les sels n'ayant pas réagi afin d'en fixer l'image négative et qui sera rendue visible en positif une fois placé sur un fond sombre pour combler les réserves. Ce procédé connaîtra ses lettres de noblesse jusqu'aux années 1880, marquant l'arrivée des émulsions gélatino-bromure qui offriront rapidité et conservation. C'est le début de l'histoire de l'obturateur...

 

Nettoyage de la plaque de verre

 

Coulage du collodion

Imprégnation dans du nitrate d'argent

Prise de vue puis développement en chambre noir

 

Fixage de la plaque après révélation

Nettoyage

Ambrotype sans fond noir

 

Vue après fixage sur fond sombre

Plaque sur un fond noir

 

 

Des supports

Selon le mode de développement, nous pouvons obtenir un négatif destiné au tirage de l'épreuve ou à un négatif ayant un rendu positif sur fond noir. Dans ce cas, il est nécessaire d'apposer un fond noir à l'arrière de l'image pour obtenir la vision positive. Et c'est ici, que des brevets d'invention tout comme des pratiques ont été développées au fil de l'histoire. Derrière l'image, nous pouvons placer une feuille de papier noir ou pour plus de contraste une feuille de venillia noir brillant. Au lieu de rajouter, pourquoi ne pas procédé à la photographie sur support noir directement. Depuis 1852 et grâce à Adolphe-Alexandre Martin, la photographie au collodion humide est pratiquée directement sur une feuille de métal préalablement laquée de noir. A notre époque, la plaque est bien souvent un aluminium anodisé. Ce moyen très cheap a été largement exploité par les firmes photographiques, y compris à l'époque du gélatinobromure avec des supports plastiques. Aujourd'hui aussi, la plaque peut être du plexiglas transparent ou noir brillant.

 

Ambrotype sur verre

 

Sur verre peint en noir

Sur PVC noir

Sur plexiglas noir

Sur verre sur Vénilia noir

Matériel pour la photographie au collodion humide

 

Présentation d'un portrait sur verre

Ambrotypes réalisés pour le projet Ambrotos

 

 

 

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Atelier portrait 1850 - Les 100h de la Photo à Biviers 2014, Rencontres photographiques de La Ravoire 2014, jARTdins 2013, Rencontres photographiques de La Ravoire 2013

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Ambrotypes © Vincent MARTIN (dont certains avec la complicité de Patrice Dhumes)

Photographies © Vincent Martin, © Michel Miguet, © Marc Varin, © Michel Charvin

Texte : © Vincent Martin (photomavi.com) / Merci à François Vignes