Ce chemin photographique est disponible pour l'édition et l'illustration avec ou sans texte
Le chemin, el Camino, est un chemin semé d'étoiles... Après 1500km entre le Puy-en-Velay à Santiago de Compostela, à pieds au rythme du pas... A la rencontre des autres et des lieux historiques, sur les pas de milliers d'hommes et de femmes qui ont engagé leurs pas vers eux-mêmes. Durant son sommeil, en Galice vers l'an 800, l'ermite Pelagius aurait eut une révélation et aurait suivi une étoile... Sa quête le mena vers un tombeau. Suite à cette révélation, l'église déclara le tombeau comme celui de l'apôtre Jacques et où des reliques en seraient retrouvées. Dorénavant, c'est vers le champ aux étoiles, Campus Stellae, à la cathédrale de Santiago de Compostela que les pèlerins s'orientent pour approcher le reliquaire du Saint-homme.
Un rythme naturel, un chemin de découverte Marcher, c'est un peu ouvrir un compte pour l'abandon au profit de la découverte... Abandon du rythme quotidien que nos vies imposent, abandon de nos effets matériels pour alléger la démarche. Le marcheur se débarrasse de tout ce qui est inutile pour aller plus loin. Ainsi, le chemin devient découverte et rencontre avec soi. Ainsi le temps nous appartient. En pérégrinant, il développe ses sens, observe mieux, sens et perçoit encore plus. La symbiose entre l'homme et la Nature. Chrétien ou athée, marcheur chevronné ou promeneur, retraité ou vacancier, le chemin offre du temps sur la direction de la réflexion.
Depuis l'Espagne, le Portugal, la France ou l'Allemagne, de nombreux chemins existent et se rejoignent pour aller à Santiago-de-Compostela. Le Camino est parsemé de marcheurs venant de différents horizons. C'est une joie d'entendre multiples langages qui cherchent à communiquer dans le même paysage, d'apprendre les provenances et les motivations de chacun. Chaque marcheur va à son rythme. Ainsi, sur le parcours, il nous arrive de nous retrouver plusieurs fois par jour ou seulement quelques jours plus tard. Si ce n'est pas en marchant, c'est le soir, lors des repas pris en commun, ou lors des pauses, où nous retrouvons Valentine de Bulgarie, Samuel d'Allemagne, Raphael de Suisse, Fons de Belgique. Les hospitaliers des associations jacquaires ne sont pas aussi nombreux que les marcheurs mais indissociables de ce chemin de vie. Bénévoles, et ayant déjà fait le chemin, ils donnent leur temps à l'accueil des pèlerins, les aident dans la préparation des étapes et préparent le lieu de repos. Ils sont à la fois touchants et débordants d'humanité.
Le chemin est marqué par de nombreuses étapes ayant chacune leur intérêt et leur histoire. Le Puy-en-Velay un des plus grands départs du chemin, la traversée de l'Aubrac avec son hôpital historique, Conques et son abbatiale portant un fronton expliquant la morale de la vie... Estaing et sa fête de la Saint-Fleuret, Moissac et son cloitre, la traversée du Béarn et du pays basque aux coutumes bien particulières, Saint-Jean-Pied-de-Port point de départ des pèlerins étrangers et ville où la traversée de rivière était jadis payante, Roncevaux et sa collégiale, Santo Domingo et sa légende du pendu dépendu, Hospital de Ortigo et ses chevaliers, Monte de Gozo où l'on peut voir la cathédrale... Jusqu'au sanctuaire de la vierge à la barque à Muxia...
Santo Domingo de la Calzada est connu pour son coq et sa poule blanche placées dans l'église même du village. Les chers volatils, changés tous les 15 jours, remémorent un miracle où un jeune pèlerin avait été injustement pendu pour un vol de vaisselle en argent suite à l'accusation d'une servante qui les avaient cachés. Au retour de leur pèlerinage, les parents du jeune entendirent leur fils grâce à Saint-Jacques. Bienheureux, les parents allèrent voir un juge attablé auprès d'une volaille bien rôtie. Le juge réprima "Il est vivant, aussi vrai que ce coq et cette poule vont se mettre à chanter". Eh miracle, le coq se mis à chanter et la poule à caqueter aussitôt. Bouleversé, le juge fit dépendre le jeune homme et fit pendre à sa place la fautive servante. C'est ainsi, qu'aujourd'hui, un couple de volatil orne l'église de Santo-Domingo de la Calzada et qu'il est possible de déguster de petits croquants à la forme de pendu bien que cette surprenant légende soit reprise dans de certains lieux de France, Suisse et Allemagne.
Vous avez envie de prendre le chemin - Quelques conseils
Les pieds : Préférer les chaussures
légères et aérées. Les ampoules sont souvent prises lors des journées
chaudes et les tendinites par des chaussures trop rigides. Hormis
l'étape de Monistrol d'Allier, il y peu d'endroit qui exigent des
chaussures hautes. Une paire de tong permet de sauvegarder une hygiène
dans certains gites et d'aérer les pieds le soir venu.
Langage : Peu d'espagnol parlent le
français mais la langue est facilement compréhensible. Néanmoins, un
guide de conversation est plus utile qu'un mini-dictionnaire même si sur
le chemin en Espagne, c'est 3 langues officielles, le basque, le
castillan et la galicien plus quelques langues régionales… Sur le
chemin, l'anglais prévaut largement entre pèlerins.
Itinéraires : En France, la fédération Française de randonnées édite de superbes topos avec le parcours des GR et ses nombreuses variantes. En Espagne, certains livres présentent une carte et les hébergements. Cependant, suivre la flèche jaune suffit largement. A Saint-Jean-Pied-de-Port, il y a possibilité de récupérer la liste des hébergements espagnols dans un dépliant très pratique avec tous les kilométrages et les infos sur les gites (piscines, cuisine etc.…). Des étapes et des temps forts : Conques et son abbatiale avec l'explication du tympan et la soirée piano lors de la visite des tribunes - Estaing et son association jacquaire - La collégiale de Roncevaux - Saint Jean pied de port - Pamplona, Burgos (avec consigne à sac à dos), Léon pour leur cathédrale et leur centre ville vivant à l'heure espagnole (attention tout est fermé entre 14-17h pour la sieste) - Santo Domingo et ses poules dans l'église - Carrion de los Condes (dormir chez les sœurs et faire la soirée guitare) - Mansilla de Las Mulas… et Santiago pour sa cathédrale et son encensoir géant!
Après Santiago, Fisterra ou Muxia : Le chemin peut se prolonger vers ces deux destinations. Fisterra à d'intérêt son phare (trop touristique) du bout de la terre, son bruloir où vous pourrez bruler vos chaussures pour clôturer votre chemin et une superbe plage à 5min du centre. Muxia à l'avantage de la tranquillité, de la beauté et l'histoire du lieu. Dans les deux cas, l'hébergement chez l'habitant est à préférer. Un dernier mot : Laissez vous porter par ce chemin, prenez le temps de l'écouter et de le découvrir….. Buon Camino, Ultreïa !
------------------------------------------ Texte et photographies : © Vincent Martin (photomavi.com)
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